Y a-t-il une identité verte à Balma ?

Groupe "Territoires"

APCVEB: Groupe "Territoires"

Article | 26 mars 2008, par François SAINT PIERRE, Jean-Paul GRANGER

Nous sommes passés d’un village de campagne à une petite ville entourée de quelques champs sans avoir réfléchi vraiment à la manière d’aérer notre structure urbaine.

De par son histoire, Balma possède un capital d’espaces agricoles, non urbanisés ou non urbanisables (zones inondables le long de la vallée de l’Hers) qui sont autant d’espaces verts naturels. Est-ce suffisant pour affirmer que Balma a une identité verte ?

La répartition des espaces verts s’est faite jusqu’à présent au hasard de la vente des terrains. L’urbanisation continue du territoire de la commune se traduit par une destruction et donc une diminution des espaces naturels existants tout en faisant naître des espaces verts individuels et parcellisés. Les autorisations de lotir n’ont pas imposé la création concomitante d’espaces verts publics. Le résultat le plus tangible est qu’il n’y a pas d’espaces de loisirs et de convivialité répartis sur l’ensemble urbanisé de notre territoire. Tout se passe comme si l’identité verte, s’il y en a une, était soit l’héritage du passé, soit le résultat d’initiatives individuelles.

Si certains espaces ont eu droit à des aménagements, nous sommes loin d’une gestion différenciée des espaces naturels. Cette différenciation doit répondre à des besoins environnementaux (biodiversité, effet de dépollution, poumon vert...) et à des besoins sociaux (promenade, détente, activités physiques, jeux d’enfants...). Pour l’instant, ni la création de zones vertes, ni leurs interconnexions n’ont été sérieusement envisagées. Le concept de corridor écologique ne se posait pas il y a quelques années ; aujourd’hui il est urgent de s’en préoccuper.

Vous l'avez votre espace vert ! Nous sommes perplexes sur la volonté d’impulser une politique d’aménagement combinant harmonieusement urbanisation et préservation des espaces naturels. La ZAC du Cyprié ne comprend pas d’espace vert public conséquent. Pour renforcer l’identité verte du projet actuel, la ZAC de Gramont devrait être articulée autour d’un espace vert majeur assurant le lien entre les zones d’habitat et d’activité et rejoignant la coulée verte de la Seillone. Les aménagements plus localisés (cœur de ville, jardins de l’Europe, résidence Eugène Bonnet) ne prévoient pas d’espace verts : tous les projets d’urbanisation devraient en comporter, a minima, entre 20 et 30% sous forme de parc urbain, squares, aires de jeux, liaisons vertes...

Le projet de cœur de ville est exemplaire et démonstratif : augmentation des surfaces imperméabilisées, pas de création d’une place arborée de centralité, seulement quelques arbres alibis qui perceront l’uniformité de la couverture cimentée ! Il reste également à renforcer l’arborisation de nos rues.

L’identité verte de notre commune est aujourd’hui un patrimoine qui a été grignoté au fur et à mesure des projets d’urbanisation. Il est temps de faire de la question des espaces verts un axe important de la gestion municipale. Si Balma doit prendre sa part dans l’offre de logements pour satisfaire les besoins de l’agglomération, il est alors impératif de le faire sans « miter » les territoires périurbains et en conservant un bon équilibre entre les zones bâties et les zones naturelles.

Alors, avons-nous une identité verte ou bien devons nous la … « semer » ?

Sujets associés

Environnement
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Urbanisme

A noter

Cet article a été publié dans la lettre annuelle 2008, distribuée à tous les Balmanais, en préparation de l’Assemblée générale.