Mieux penser sa maison : quelques idées et une bibliographie

Groupe "Territoires"

APCVEB: Groupe "Territoires"

Article | 22 septembre 2007, par Renaud LAURETTE

En matière de développement durable, l’habitat est un sujet important : les habitations et les bureaux absorbent plus de 40% de l’énergie consommée en France.

Parmi l’énergie consommée dans les logements et bureaux, 69% l’est au titre du chauffage. C’est donc sur lui qu’il faut concentrer ses efforts. L’eau chaude représente 12%, la cuisson 7%, et les 12% restant concernent les appareils électriques divers (éclairage, audio/vidéo, informatique, etc).

Pour le particulier qui construit, le choix de l’orientation de la maison, des matériaux, des sources d’énergie sont donc essentiels pour réduire la consommation (et donc l’impact sur l’environnement, mais aussi la facture annuelle) de l’habitation.

A ces facteurs énergétiques s’en associent d’autres :

  • la consommation d’eau potable du logement : est-il indispensable d’en utiliser dans les toilettes, ou doit-on lui préférer l’eau de pluie, ou encore mieux, les toilettes sèches ?
  • le choix de matériaux non polluants améliorera le confort de vie des habitants du logement. Il sera également plus simple de recycler de tels matériaux en cas de reconstruction ou de destruction du logement.

Pour l’élu chargé de l’urbanisme, ces mêmes éléments sont à prendre en considération dans les règlements d’urbanisme
 : qu’il s’agisse du plan local d’urbanisme (PLU), ou plus particulièrement du règlement d’une ZAC, si la municipalité à la volonté de faire de la zone d’aménagement un exemple en matière de construction écologique, et de réduire la contribution de la cité à l’effet de serre global.

C’est donc à ces deux publics que nous proposons un choix de références, issu du hasard de nos lectures.

Quelques idées autour de la maison

Cette liste à la Prévert n’a comme seule ambition que de susciter votre réflexion sur ce que vous pourriez entreprendre concrètement chez vous. La bibliographie qui suit complètera largement ces idées et vous renseignera sur la façon de s’y prendre.

  • orienter sa maison et la placer dans son environnement, pour mieux tirer parti de phénomènes naturels de régulation de sa température ; on préfèrera par exemple orienter les pièces à vivre vers le sud et définir une avancée de toit qui laisse entrer le soleil l’hiver mais pas l’été. La forme de la maison joue aussi un rôle important : à volume équivalent, plus la surface de murs est importante, plus les pertes d’énergie le seront aussi. Du point de vue énergétique, on préfèrera donc une maison compacte à une maison comprenant de nombreuses ailes et façades.
  • bien isoler. Nos habitudes nous conduisent souvent à isoler les murs par l’intérieur pour mieux se protéger du froid. C’est une erreur : le mur doit être utilisé pour son inertie thermique, c’est à dire sa capacité à garder la chaleur quand on chauffe à l’intérieur et garder la fraicheur quand le soleil chauffe. C’est donc par l’extérieur qu’il faut isoler les murs. Concernant les toits, des matériaux naturels, alternatifs à la classique laine de verre, offrent des propriétés isolantes identiques. Enfin des matériaux nouveaux sont maintenant disponibles pour limiter les pertes sur les ouvertures.
  • utiliser des énergies renouvelables : des équipements performant existent, tant pour le chauffage que pour la production d’eau chaude. Si le solaire thermique fait une percée importante, n’oublions pas non plus le chauffage aux granules de bois. Ces dispositifs restent chers à l’achat, mais de nombreuses aides sont disponibles tant sur le plan local (subventions de l’ADEME et/ou de la région) que national (crédit d’impôt).
  • se passer de la climatisation sans souffrir de la chaleur. La première condition est de disposer d’une maison bien isolée, et de murs ayant une bonne inertie thermique. On peut alors bénéficier de dispositifs tels que la géothermie, les pompes à chaleurs réversibles ou le puits canadien.
  • utiliser l’eau de pluie : outre le fait d’économiser l’eau potable (a-t-on besoin d’eau potable pour arroser ses plantations ?), l’usage de l’eau de pluie diminue également les dépenses en énergie pour le re-traitement et les dépenses en infrastructure pour la collecte des eaux pluviales : la densification des villes réduit les surfaces d’absorption naturelles, qu’il faut compenser par un captage individuel, afin de limiter les ruissellements.
  • économiser l’eau en choisissant des équipements économes en eau (lave linge et lave-vaisselle) et en adaptant nos comportements (douche plutôt que bain, etc).
  • trier ses déchets c’est permettre la valorisation des matériaux usagés au lieu de se contenter de les brûler. Quant au compost, il limite le volume des poubelles (et donc le nombre de camions qui les collectent, et l’énergie nécessaire au traitement), tout en produisant un engrais de qualité pour le jardin.
  • moins consommer d’énergie par l’isolation, mais aussi en choisissant son électroménager en fonction de sa consommation énergétique (lampes, téléviseur, lave-linge, ...) et en débranchant chaque appareil non utilisé au lieu de le laisser en veille.

Livres

  • Traité d’architecture et d’urbanisme bio-climatique. Ed Observ’ER, 776 pages, 85 euros.
  • L’isolation écologique. Jean-Pierre Oliva, Ed Terre Vivante, 238 pages, 27 euros.
  • le chauffe eau solaire. Thierry Cabirol, Albert Pelissou, Daniel Roux. Edisud collection "technologies douces"1976.

Dossiers et rapports

  • Consommer vert. Dossier hors série de 60 millions de consommateurs. N° 128. Octobre-Novembre 2006. Organisé sous forme de fiches thématiques, c’est une très bonne introduction à une démarche écologique.
  • Les révolutions de la maison individuelle. Dossier hors série de Science et Vie. 2005 Isolation, structure, énergie, qualité de vie : tout savoir sur les nouvelles techniques de l’habitat.

Revues

  • La maison écologique. Parait tous les deux mois. De nombreuses informations pour construire ou rénover dans une approche écologique. Un dossier thématique par mois ; par exemple : les toilettes sèches, les nouveaux matériaux de construction, l’habitat passif, etc.
  • Énergie et développement durable magazine. Bimestriel de 32 pages couleur au format 27 cm x 37 cm, destiné à tous les professionnels concernés par l’énergie : bureaux d’étude, consultants, installateurs, négociants, financiers, avocats, décideurs des entreprises et des collectivités, énergéticiens, chercheurs, etc.

Sites web

Quelques points de départ : il y a des centaines de sites sur ces sujets !

  • ADEME. L’agence du développement et de la maîtrise de l’énergie. Site incontournable par l’abondance des informations qu’il contient, tant sur le plan de la pédagogie que de la mise en oeuvre pratique, et des contacts locaux (Points Info->Energie) partout en France.
  • Energies renouvelables.
  • Ecobâtir. Réseau associatif de spécialistes de l’éco-construction.
  • Institut des bio-énergies.
  • Anah. Agence nationale pour l’amélioration de l’habitat.
  • Terre vivante. Une association qui publie nombre d’ouvrages remarquables autour de la question de l’habitat écologique.
  • Eautarcie : les usages écologiques de l’eau.

Sujets associés

Développement durable