Cet article fait partie de la lettre annuelle 2010 distribuée à l’ensemble des balmanais en préparation de l’Assemblée Générale du 30 mars.
Genèse de l’écoquartier
Dans notre Lettre de mars 2008, notre article sur la ZAC de Gramont se concluait ainsi : « Pourquoi ne pas transformer toute la ZAC en véritable éco-quartier exemplaire et emblématique de l’agglomération toulousaine ? »
Même si on n’en est pas encore là, il faut reconnaitre que l’idée a fait son chemin. En accord avec les recommandations du Grenelle de l’environnement, et sous l’impulsion notamment de l’APCVEB, reprise par l’Agenda21 de Balma, le Comité de Pilotage de la ZAC (composé d’élus de la Communauté Urbaine du Grand Toulouse), a décidé de créer un écoquartier sur les lots Vidailhan Nord et Sud.
La mise en place d’un groupe de travail
Au niveau de Balma, un groupe de travail Ecoquartier a été créé en septembre 2008. Il est composé notamment :
– d’élus balmanais, dont 2 conseillers communautaires du Grand Toulouse
– d’urbanistes et techniciens du Grand Toulouse, de la Setomip et de la ville de Balma
– de 4 représentants de l’Agenda 21 de Balma,
– de 4 représentants du Comité Consultatif de l’Urbanisme de Balma
– de représentants des riverains de la ZAC
Au moins 5 représentants de l’APCVEB participent, à titres divers, activement et régulièrement à ce groupe de travail qui se veut un lieu de démocratie participative et d’échanges entre les décideurs, les techniciens, les citoyens et les riverains.
Ce groupe s’est réuni une douzaine de fois en présence de spécialistes sur les thèmes suivants :
– Définition d’un écoquartier (référentiel, normes, démarche …)
– Commerces, services, cœur et vie de quartier avec l’agence KCAP, agence d’architectes hollandais impliquée dans toutes les phases du projet avec une approche pluridisciplinaire.
– Energie et chauffage urbain avec des représentants d’Holisud, bureau d’études indépendant spécialisé dans le conseil en énergie et en environnement.
– Mobilité avec des représentants du groupe de travail « vélo » et des cyclo-randonneurs de Balma
– Logements coopératifs avec l’association AERA qui développe cette forme innovante de coopératives d’habitation à vocation sociale et participative.
– Biodiversité avec la participation de la société Mutabilis
– Formes urbaines avec l’agence KCAP.
L’originalité du mode de fonctionnement de ce groupe de travail a entrainé la décision de participer au Concours Ecoquartier proposé par le Ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement Durable et de la Mer. Cette décision, soutenue par les membres de l’APCVEB, a en effet fourni l’opportunité de rassembler dans un document, qui servira de référence pour l’avenir, les principales orientations issues des réflexions du groupe de travail. Le dossier présenté a mis en évidence le mode de gouvernance du projet et plus particulièrement les thèmes de la biodiversité, de la densité et des formes urbaines.
Quel bilan après un an de fonctionnement ?
Après plus d’un an de fonctionnement, l’APCVEB se félicite de participer à cette expérience qui lui a permit d’exprimer l’ensemble de sa réflexion sur la protection de l’environnement naturel, la récupération et l’utilisation des eaux pluviales, les constructions à haute efficacité énergétique, les déplacements doux … Consciente que l’ensemble de ces dispositions restent à concrétiser, l’APCVEB restera vigilante quant à l’arbitrage des élus et à la traduction des idées sur le terrain.
Certaines idées restent difficiles à partager et font l’objet de débats passionnés entre les participants. Le projet initial du quartier avait été dessiné dans l’optique d’un quartier où la voiture est le mode de déplacement privilégié. D’autres modèles ont été présentés avec l’objectif volontariste de diminuer la place de la voiture au profit des autres moyens de transports (transports doux, transports en commun …). Il reste encore un gros travail pour convaincre les partisans du « tout voiture ».
Une ombre au tableau : la ligne haute-tension
Le plus grand regret de l’APCVEB : Le quartier Vidailhan Sud est traversé par une ligne électrique de 2 x 225 kV. Actuellement l’enfouissement de cette ligne a été écarté par les décideurs en raison de son coût. Il est proposé de réserver un couloir sans constructions, sous la ligne, d’une largeur totale de 40 m.
Une pré-étude menée par un spécialiste de l’APCVEB (et qui peut être discutée avec d’autres spécialistes du domaine : EDF …) montre que cette largeur reste tout-à-fait insuffisante pour éviter les effets négatifs potentiels sur la santé des riverains. Augmenter la largeur du couloir (de 60 à 80m) constituerait un pis-aller mais serait en contradiction avec la densité minimale requise dans un écoquartier.
Pour l’APCVEB, la présence d’une telle ligne aérienne reste totalement incompatible avec le concept d’éco-quartier et son enfouissement doit impérativement être remis à l’étude.