Inverser le regard
Quel aménagement de Balma après 2014 ?
APCVEB: Quel aménagement de Balma après 2014 ?
Article | 12 janvier 2014, par
Le territoire que nous habitons est notre patrimoine. Il s’organise en divers milieux qui ont chacun leur richesse. Un milieu peut être favorable à une exploitation par l’homme, pour sa fertilité par exemple ; mais il peu aussi être un réservoir de biodiversité dont l’importance est tout aussi essentielle.
La biodiversité au cœur des équilibres naturels
Pour ne prendre qu’un exemple, l’essentiel des fruits et légumes que nous consommons doivent leur existence aux insectes pollinisateurs, tels que les abeilles ou les papillons. Or, chaque espèce de papillon nécessite une espèce particulière de plante pour pondre, car cette plante nourrira la chenille issue de l’œuf. La diversité des plantes a donc un lien direct avec la diversité des papillons, qui elle même influe sur la pollinisation.
Diverses mesures règlementaires ont été prises depuis plusieurs décennies pour protéger des milieux remarquables : il existe ainsi des classifications Natura 2000 [1], ZNIEFF [2], etc. Mais jusqu’ici, peu de considération était accordée par la loi à la biodiversité ordinaire. Or c’est bien dans ce registre que les enjeux sont les plus forts.
Selon l’UICN [3], en France métropolitaine, 9% des mammifères, 19% des reptiles, 21% des amphibiens et 27% des oiseaux nicheurs sont menacés de disparition du territoire. Tout comme 22% des poissons d’eau douce et 28% des crustacés d’eau douce. Pour la flore, 17% des espèces d’orchidées sont menacées. [4]
Protéger la biodiversité ordinaire
L’enjeu d’aujourd’hui n’est donc plus seulement de protéger des espèces remarquables mais aussi de protéger les milieux riches en biodiversité ordinaire, et de faire en sorte que ces milieux communiquent afin d’assurer les déplacements nécessaires aux fonctions vitales des espèces. Le cadre règlementaire correspondant est la Trame Verte et Bleue [5], qui doit être établie par les collectivités, de l’échelle nationale à l’échelle locale.
Inverser le regard, c’est identifier en premier lieu ce que nous voulons préserver, et comment établir ou sauvegarder les communications entre les milieux avant de penser à urbaniser. Comme pour les terres agricoles ou maraichères, il nous faut comprendre et connaitre notre environnement afin de le respecter.
Connaître et préserver
L’APCVEB demande à ce titre :
- la protection des cours d’eau et de larges abords (50m) pour leur rôle de corridor écologique participant à la trame bleue ;
- la réalisation d’un inventaire participatif de la biodiversité sur la commune.
- l’engagement de protéger les espaces et corridors qui seront identifiés au titre de cet inventaire.
[1] Le réseau Natura 2000 est un ensemble de sites naturels européens, terrestres et marins, identifiés pour la rareté ou la fragilité des espèces sauvages, animales ou végétales, et de leurs habitats.
[2] ZNIEFF : Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique. Ces zones font l’objet d’un inventaire national qui vise la connaissance permanente aussi exhaustive que possible des espaces naturels, terrestres et marins, dont l’intérêt repose soit sur l’équilibre et la richesse de l’écosystème soit sur la présence d’espèces de plantes ou d’animaux rares et menacées.
[3] Union internationale pour la conservation de la nature
[5] Voir le centre de ressources de la TVB. La trame verte et bleue se décline du niveau national au niveau local. Au niveau régional, elle est prise en compte par le Schéma régional de cohérence écologique. Au niveau local, elle doit être prise en compte dans le Schéma de cohérence Territoriale (ou SCoT, au niveau de l’aire urbaine toulousaine), pour s’imposer ensuite dans les plans locaux d’urbanisme (PLU).